Devoir Surveillé d’Histoire n°1 Etude d’un ensemble documentaire Corrigé
Les Schneider, des patrons tout-puissants ?
1. Ce tableau est une commande des Schneider à leur peintre officiel, signe de leur richesse. Dans le tableau lui-même, plusieurs éléments reflètent la puissance économique et sociale de la famille. La richesse des vêtements et le luxe qui s’affiche (pied de la table, tableau, buste) témoignent d’un confort matériel. La posture des personnes représentées est empreinte d’une certaine solennité et fait penser à un portrait royal, plein de majesté. Eugène II, le regard au loin pour exprimer un caractère visionnaire, pointe le doigt sur le plan du Creusot, ville qui s’est développée autour de et pour les établissements Schneider. Ce doigt manifeste son pouvoir et sa puissance sur cet espace, évoqué par le plan au mur. Eugène est donc un bâtisseur, un décideur, placé au centre du tableau. Le peintre a joué sur les contrastes de couleur pour faire ressortir les visages. Ce tableau était probablement destiné à être accroché dans la demeure des Schneider.
2. Dans la continuité de cet aspect majestueux déjà décrit, tout est fait pour montrer l’existence d’une dynastie. Au moins trois générations sont représentées ici : l’ancêtre fondateur de la dynastie par le buste en arrière-plan au-dessus de la tête d’Eugène II (axe vertical entre le buste et Eugène II), comme pour montrer la continuité, sur la gauche, on distingue un autre personnage sur un tableau, qui peut également être un ancêtre (Henri ?). Le père est entouré de ces fils et semble leur enseigner la grandeur de la famille. Il s’adresse en particulier à l’aîné (Henri) qui l’écoute avec attention et respect. Remarquons que celui qui semble le plus distrait, Charles, va prendre les rênes de l’entreprise après la mort de ses frères. C’est donc toute une lignée qui est représentée, à l’exclusion des femmes dont le rôle n’est pas mis en avant.
3. Le rôle des femmes est d’assurer une descendance à cette dynastie. Il s’agit pour cela de les marier le mieux possible. Ces mariages arrangés ont donc pour but de renforcer le pouvoir économique et financier des Schneider mais aussi le prestige social. Les filles épousent donc des nobles et les hommes des héritières de grandes fortunes (dans la banque, dans la sidérurgie avec une autre dynastie : les de Wendel). On peut parler dans une certaine mesure d’endogamie.
4. Henri Schneider s’oppose à toute intervention de l’Etat dans la sphère économique. Il ne souhaite pas que l’Etat serve d’intermédiaire lors de conflits sociaux (préfet lors d’une grève). De même il ne souhaite pas que l’Etat, sous la pression des syndicats, établisse une réglementation des conditions de travail, ce qu’il considère comme une entrave à la loi de l’offre et de la demande pouvant pénaliser l’entreprise et les salariés eux-mêmes (règles pour le travail des femmes et des enfants, réduction du temps de travail). Il démontre par là son attachement aux principes du libéralisme économique. On peut également constater qu’il pratique le paternalisme en offrant à ses employés un certain nombre d’avantages (logement, activités) en échange d’une absence de revendication.
5. Le pouvoir des Schneider est contesté par un syndicaliste qui dénonce l’inertie des travailleurs face à cette domination. Les élections lui semblent être un outil insuffisant pour lutter contre cela (Jean-Baptiste Dumay est lui-même élu maire en 1871). Il appelle à lutter par les grèves mais envisage également une modification radicale des règles de la société passant par une abolition de la propriété privée et du salariat. Il va donc au-delà des règles fixées par l’Etat et souhaite une véritable révolution socialiste (Thèses marxistes à expliquer). La législation sociale voulue par l’Etat contribue également à limiter le pouvoir des Schneider.
Réponse organisée : Les Schneider sont-ils des patrons tout-puissants ?
Oui, les Schneider sont des patrons puissants, mais cette puissance est de plus en plus contestée.